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Entrevue avec deux lectrices




Journaliste Beaubois: Bonjour! Pourriez-vous me dire ce qui fait l’originalité de ce roman écrit par l’auteure française Laetitia Colombani?


Jade Samuelsen: Dans ce roman, vous avez trois récits qui s’entrelacent. C’est vers la fin qu’on découvre le lien qui existe entre chacun des récits. On commence avec le récit de Smita (une Indienne), puis celui de Giulia (une Sicilienne) et enfin celui de Sarah (une Canadienne). Les récits s’alternent et sont toujours présentés dans le même ordre. On croise aussi au fil des pages quelques poèmes. Au départ, j’étais un peu confuse, il était difficile d’établir un lien entre les trois histoires qui sont quand même très différentes, mais vers la fin, tout s’est aligné parfaitement dans mon esprit.


Journaliste Beaubois: Quel passage du livre avez-vous aimé ou vous a marqué?


Jade Samuelsen: Il y a un moment où Sarah, l’avocate canadienne, dit:

«Les cheveux sont de la même couleur que les siens, ils sont longs, soyeux, infiniment doux et épais. […] Ils ont été traités, décolorés et teints en Italie, en Sicile plus exactement, puis fixés, cheveux par cheveux, sur une base en tulle dans un petit atelier. La technique de la tresse a été utilisée, plus longue mais plus solide que l’implantation au crochet. Quatre-vingts heures de travail, pour cent cinquante mille cheveux environ.»

J’apprécie grandement ce passage puisque c’est l’un des moments clés où l’on réalise que les trois récits avaient bel et bien un rapport entre eux. Même si les trois femmes ne se connaissent pas directement ou ne se sont jamais croisées, elles ont, sans le savoir, besoin chacune l’une de l’autre. On découvre ainsi une solidarité qui s’exerce dans l’ombre, dans la discrétion. C’est beau de voir qu’un petit geste peut avoir un impact énorme dans la vie d’un autre.



Journaliste Beaubois: Quel thème du roman avez-vous le plus apprécié et pourquoi?


Jade Samuelsen: Tout au long des trois récits, plusieurs thèmes différents et intéressants sont abordés. Toutefois, celui qui m’a plu davantage, c’est celui de la persévérance. Au cours du roman, même si les trois personnages principaux vivent des moments douloureux et font face à des obstacles éprouvants, nos trois héroïnes arrivent toujours à les surmonter avec courage, avec une immense force intérieure. Vers la fin du roman, on voit que chaque obstacle traversé les a rendues encore plus fortes.



Journaliste Beaubois: Si vous pouviez dire un mot à l'auteur, que serait-il?


Jade Samuelsen: Avant, je n’étais pas en mesure d’apprécier des romans où s’imbriquent plusieurs histoires. J’avais tendance à mélanger les histoires, à demeurer confuse tout au long du roman. À la fin de mes lectures, j’étais donc déçue. Par contre, Laeticia Colombani a bien réussi à alterner chaque histoire. Pour une fois, je ne décrochais pas de ma lecture et je devenais impatiente de connaître le dénouement. De plus, il faut apprendre à lire entre les lignes pour bien comprendre les valeurs et les histoires du roman. Même si ça peut se trouver un peu compliqué de temps à autre, mais ça rend le roman plus intéressant.



Journaliste Beaubois: De quel personnage te sens-tu le plus proche et pourquoi?


Jade Samuelsen: Je me rapproche le plus du personnage de Sarah. Je pense que je suis le plus connecté avec elle puisque cette une femme qui vit au Canada, à Montréal. Je comprends son style de vie et sa journée de tous les jours. J’aime aussi énormément sa persévérance et son esprit de compétition, c’est très inspirant.



Journaliste Beaubois: Conseilleriez-vous ce roman à des élèves de la 4e secondaire?


Jade Samuelsen: En secondaire 4, je pense que les élèves sont assez brillants et matures, qu’ils vont être capable de comprendre les sous-entendus et lire entre les lignes. La morale de l’histoire peut être un compliqué a comprendre surtout pour des élèves trop jeune. Je pense donc que secondaire 4 est la parfaite année.


Extrait:

« Je connais leurs combats, Je partage leurs larmes et leurs joies. Chacune d'elles est un peu moi. Elle ne sera plus jamais Sarah Cohen, cette femme puissante et sûre d'elle que beaucoup admiraient. Elle ne sera plus jamais invincible, plus jamais une super-héroïne. Elle sera elle, Sarah, une femme que la vie a malmenée, entamée, mais elle sera là, avec ses cicatrices, ses failles et ses blessures. Elle ne cherchera plus à les cacher. Sa vie d'avant était un mensonge, celle-ci sera la vraie. Vishnou a veillé sur elles, Il les a menées jusqu’ici, elles n’ont pas le droit de faillir si près de lui »

 




Journaliste Beaubois: Selon vous, quel est le thème le plus exploité dans ce roman écrit par Éric-Emmanuel Schmitt?

Hadaya Benbady: Je crois que le thème le plus important est le courage. Il est étonnant de voir que le personnage principal, Oscar, si jeune, tient bon, ne lâche pas, trouve toujours un moyen de sourire malgré sa maladie. Être atteint de leucémie ne doit forcément pas être facile. Même en sachant qu’il va bientôt mourir, Oscar fait preuve de bravoure à travers sa maladie.



Journaliste Beaubois: Dites-nous comment le petit garçon atteint de leucémie ne déprime pas alors que ses jours sont comptés pour lui?


Hadaya Benbady: Ce jeune courageux garçon essaie de tenir comme il peut, il a des amis avec lui à l’hôpital, il est même tombé amoureux d’une jeune fille. Il n’a presque plus d’espoir mais il tient bon, l’infirmière Mamie-Rose le visite souvent même si elle n’est pas vraiment supposé. Elle lui a même proposé d’écrire des lettres à Dieu, elle lui explique que c’est comme ça qu'elle même à de l’espoir et qu’elle croit, et lui suggère de faire de même.



Journaliste Beaubois: Pourquoi Mamie-Rose est-elle si différente des autres adultes qui entourent Oscar?


Hadaya Benbady: Elle est différente, car elle considère Oscar comme une personne à part entière qui a encore le goût de profiter du temps qui lui reste et parce qu’elle est honnête et directe avec lui :

«- Mamie-Rose, j’ai l’impression que personne ne me dit que je vais mourir. […] -Pourquoi veux-tu qu’on te le dise si tu le sais, Oscar ! »

Elle ne cache rien à Oscar et le traite comme un enfant normal qui n’est pas malade. Oscar trouve merveilleux ce rapport authentique qu’il a avec Mamie-Rose. Il aimerait que tout le monde le traite et le regarde comme elle le fait. Cependant, pour le grand désespoir d’Oscar, les infirmières, ses parents et le médecin le prennent en pitié en raison de sa mort proche.



Journaliste Beaubois: Qu’est-ce qui te frappe le plus chez Oscar?


Hadaya Benbady: Selon moi, Oscar est un enfant très intelligent qui, malgré la maladie et son jeune âge, est capable de belles réflexions et d’éprouver du plaisir à vivre ses derniers jours. Ce plaisir, il l’a trouvé en grande partie en écrivant des lettres à Dieu, c’est ce que Mamie-Rose lui avait conseillé de faire. L’écriture de ces lettres lui permettent de se libérer en quelque sorte du poids de sa maladie et de s’exprimer librement.



Journaliste Beaubois: Quelle morale pourrions-nous tirer de ce roman?


Hadaya Benbady: La morale du livre est qu’il faut toujours essayer de vivre au mieux chaque jour de sa vie même si celle-ci est de très courte durée. En d’autres mots, nous pouvons comprendre que chaque jour, Oscar regarde le monde avec un regard toujours neuf, comme si c’était la première fois. La soif de vivre d’Oscar, malgré la mort qui le guette, est remarquable. Elle rappelle aux lecteurs qu’il faut profiter de la vie au maximum et d’arrêter de s’en faire avec des choses sans importance. Je vous assure que tout lecteur sera happé et touché par ce petit garçon qui vit pleinement sa vie en quelques jours.











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