Lab22 est un organisme à but non lucratif qui se définit comme « un laboratoire d’innovations sociales et environnementales ». Grâce à son programme d’accompagnement des écoles secondaires, Lab22 aide à la transition écologique dans ces écoles. Le Collège Beaubois est l’une des quelque 70 écoles participant à ce projet. La première étape de ce projet est la caractérisation des matières résiduelles, qui a été effectuée en septembre dernier au collège par deux membres de Lab22. Pour bien comprendre cette caractérisation, il faut d’abord se pencher sur le principe en soi avant de s’intéresser à son processus. On peut ensuite se questionner sur les résultats de cette analyse des matières résiduelles et sur les conclusions qu’on peut en tirer.
La caractérisation des matières résiduelles, c’est l’analyse des matières résiduelles, c’est-à-dire de tous résidus que l’on jette, peu importe sa nature, afin d’en tirer des conclusions parlantes sur lesquelles on peut se baser pour maintenir ou améliorer notre tri des déchets. En bref, c’est trier les poubelles pour les analyser.
La première étape du processus de caractérisation des matières résiduelles est de sélectionner un échantillon à analyser, basé sur la date et la provenance des résidus. Par exemple, au collège, les matières résiduelles ont été divisées en deux catégories : les résidus provenant de la cafétéria et ceux venant du reste de l’école. L’échantillon est ensuite sélectionné en fonction du type de matières résiduelles, compost, recyclage ou déchets. Puis, les déchets sont triés selon des catégories précises, basées sur la nature des résidus ainsi que la possibilité de son recyclage ou de son compostage. Ainsi, les emballages de plastique recyclable sont séparés de ceux qui ne le sont pas. Une fois que toutes les matières résiduelles sont triées, on mesure le poids de chacune des catégories avant de mettre les résidus dans le bon bac selon s’ils sont recyclables, compostables ou simplement jetables. En recueillant les résultats, on peut déterminer la quantité de matières résiduelles de telle ou telle catégorie par échantillons.
Sur les 291,35 kg analysés, le taux de contamination était de près de 50%.
Au collège, durant les cinq jours qu’a duré la caractérisation des matières résiduelles, 768,67 kg de résidus ont été générés. Parmi ces matières résiduelles, on compte plus de 50% de déchets, 26% de compost et 22%de recyclage. Sur les 291,35 kg analysés, le taux de contamination était de près de 50%, c’est-à-dire qu’environ la moitié des résidus analysés étaient mal triés. D’un autre côté, les boîtes à jus représentent une bonne partie des déchets de la cafétéria. Une bonne part des déchets généraux est quant à elle prise par les fibres sanitaires, soit le papier à main brun et blanc. Pour ce qui est des emballages de plastique, souvent non recyclables, il est important de préciser que ceux-ci, bien que représentant un faible poids en raison de la légèreté d’une unité, sont souvent très nombreux dans les déchets.
(...) il faut d’abord comprendre que les déchets mal triés polluent plus que les autres déchets.
En tenant compte de ces résultats, on se rend compte à quel point les matières résiduelles du collège sont très mal triées. Pour saisir le problème que cela représente, il faut d’abord comprendre que les déchets mal triés polluent plus que les autres déchets. Par exemple, des matières compostables dans les poubelles ne se dégraderont pas, et des matières recyclables au même endroit ne feront que polluer. Pour ce qui est du compost et du recyclage, les conséquences sont beaucoup plus graves. Des résidus non compostables mis dans le compost pollueront celui-ci. Des matières non recyclables vont quant à elles polluer le recyclage et empêcher d’autres déchets recyclables d’être récupérés. En effet, un résidu recyclable noyé dans des déchets ne sera pas récupéré au centre de tri et finira sa vie dans un site d’enfouissement. C’est pour cette raison que contrairement au réflexe que les gens ont habituellement, lorsqu’on hésite entre mettre un résidu à la poubelle ou au recyclage, le jeter à la poubelle constitue la meilleure solution. L’état de la situation au collège prouve qu’il reste encore du chemin à faire. Il est clair qu’il faut trouver des moyens efficaces pour améliorer notre tri des déchets et, mais surtout, pour réduire la quantité de déchets que l’on jette au collège. Cela peut sembler difficile, mais il existe des gestes simples que l’on peut poser pour cheminer vers ces résultats. En tant qu’étudiant au Collège Beaubois, on peut entre autres tenter d’avoir des repas sans déchets, ce qui n’est pas si difficile. On peut également prendre le temps de se demander où vont les déchets que l’on jette afin d'être certain de les mettre à la bonne place. Dans la même optique d’amélioration du tri des résidus au collège, on peut aussi s’assurer de toujours séparer les résidus recyclables l’un de l’autre, afin de permettre leur récupération. En effet, si deux déchets de natures différentes, même s’ils sont tous deux recyclables, sont attachés, collés ou mis ensemble de quelque manière que ce soit, ils ne seront probablement pas recyclés, car les employés au centre de tri ne prendront pas le temps de les séparer.
En tant qu’étudiant au Collège Beaubois, on peut entre autres tenter d’avoir des repas sans déchets, ce qui n’est pas si difficile.
D’un autre côté, il est aussi important de sensibiliser les gens à ces problèmes et de les encourager à s’impliquer pour y remédier. C’est pour cette raison que les membres de Lab22 ont accueilli des classes pour leur expliquer leur travail. C’est également pour cela que certains élèves, dont moi-même, avons été chargés d'interroger les employés de Lab22 sur la caractérisation des matières résiduelles afin de transmettre ces informations aux élèves du collège dans le but de les sensibiliser à la situation. J’ai personnellement choisi de rédiger cet article pour informer les élèves de cette situation.
En conclusion, la caractérisation des matières résiduelles au collège permet d’analyser notre tri des déchets, et de constater ainsi qu’il faut grandement s’améliorer dans notre tri des déchets et diminuer la quantité de déchets que l’on produit. Il reste à savoir si les gens se sentiront réellement concernés par cette situation, et s’ils tenteront effectivement de contribuer à un changement dans notre tri des matières résiduelles au collège.
Victor Chevrier